
L’identité de Sara reste mystérieuse.
Dans l’un des Ecrits apocryphes chrétiens : l’Epitre des apôtres, on peut lire que Jésus « a été enseveli en un lieu nommé Qarânjo, où trois femmes sont allées, Sara, Marthe et Marie de Magdala ». Sara fait ici partie des femmes premières témoins de la résurrection à qui Jésus apparaît. Est-elle une amie de la famille de Béthanie ? La servante de Marie-Madeleine ? Est-elle une ancienne concubine de Pilate ? De fait, elle est disciple du Christ.
La tradition la compte au nombre ces disciples qui, chassés de Palestine, arrivent sur la côte de Camargue en 42-43.
En 1357, Jean de Venette, carme parisien, rédige un long poème intitulé Histoire des trois Marie dans lequel il mentionne leur « chambrière Sarrette », contribuant ainsi à construire la tradition de Sara servante des Saintes.
Vincent Philippon écrit vers 1521 une histoire des Saintes et montre Sara quêtant auprès des habitants de quoi nourrir la petite communauté chrétienne. Elle reste au service de Salomé et Jacobé, fidèlement, jusqu’à leur mort.
Une autre tradition, établie au XX° siècle par le marquis de Baroncelli, présente Sara comme un membre influent d’une tribu gitane vivant en Camargue, près de la mer. Elle voit accoster la barque, accueille ces étrangers ainsi que la parole du Christ et elle est la première à recevoir le baptême. Il est à noter que la présence des gitans dans la région (Beaucaire) est mentionnée pour la première fois en 1438 .
Les gitans et les gens du voyage ont fait de Sara leur sainte patronne.
Ses reliques ainsi que sa statue couverte de manteaux de prière sont dans la crypte de l’église du village des Saintes.
Depuis 1935, elle est fêtée lors de la journée de pèlerinage du 24 mai qui lui est dédiée.
